Éloge de la défaite
Éloge de la défaite, parce que face à la fatalité je préférerai toujours coopérer.
Il est de nombreuses défaites que j’aime.
La défaite nostalgique, celle que l'on gardera en souvenir comme témoin d'une vie passée.
La défaite réconfortante, jamais l'on ne l’échangerait contre une victoire hasardeuse.
La défaite ricanante, l'on aurait voulu le faire exprès que l’on n’aurait pas fait mieux.
La défaite originelle, celle sans laquelle l'on serait une toute autre personne.
La défaite d'habitude, l'on s'était pourtant juré que cela n'arriverait plus.
La défaite injuste, elle nous donne matière à espérer des jours meilleurs.
La défaite possessive, elle réussira à nous faire oublier toutes les autres.
La défaite partielle, elle n'est rien de plus qu'une victoire un peu ratée.
La défaite méritée, cette amie proche qui nous met face à nos erreurs.
La défaite salvatrice, elle met fin à un match qui ne pouvait plus durer.
La défaite exclusive, personne d'autre ne pourrait la comprendre.
La défaite euphorique, on l’oubliera aussi vite qu’elle est venue.
La défaite de trop, elle ne plaira qu’aux âmes masochistes.