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Pourquoi j'aime tant ces rencontres avec des professionnelles

La domination professionnelle est bien trop souvent sujette à des réactions insultantes des autoproclamés puristes. Je déplore ce manque de nuance.


Donjon d'une dominatrice professionnelle

Certains points qui seront évoqués ici sont valables également avec des femmes dominatrices qui n'en font pas une activité financière. Je ne cherche pas à dire que le lien est exclusif aux professionnelles.

En revanche, rencontrer des professionnelles permet de vivre ces points en quantité et en intensité plus grande que dans des relations privées, où les préalables sont plus contraignants (et c'est bien logique !).


Enfin, je ne cherche pas non plus à dire que je préfère nécessairement et systématiquement les relations tarifées aux relations privées. Je suis d'ailleurs moi-même très ouvert aux relations privées, où les encrages sont bien différents. Comme on dit, l'un n'empêche pas l'autre.

 

#1 - Chaque dominatrice professionnelle porte avec elle un univers à part entière


C'est ici mon point principal. Chaque nouvelle rencontre avec une dominatrice professionnelle représente un nouvel univers à découvrir. En effet, je fais partie de ceux qui considèrent qu'il n'existe pas un BDSM, mais bien des BDSM. Il en existe autant qu'il existe de personnes différentes.


Si l'on part du principe que c'est une discipline psychologique et intellectuelle, entre autres, alors une même pratique possèdera une infinité d'approches différentes, selon la personne qui va l'exécuter.


C'est un vrai plaisir de pouvoir se confronter chaque fois à une nouvelle approche, de nouvelles habitudes, de nouveaux codes... Cela va du concept le plus théorique (par exemple, Lady Daria qui refuse tout fétichisme des pieds, se disant adapte d'un BDSM "à l'ancienne", chose rare), jusqu'au détail le plus pratique (par exemple, Mistress Lilith qui sort systématiquement du donjon avant le début de la séance, où vous devrez l'attendre à quatre pattes, face au sol, avant qu'elle ne revienne).


Portique de suspension

C'est personnellement quelque chose que j'adore : la découverte, aussi infime soit-elle. Pouvoir comparer, s'étonner, réfléchir au pourquoi du comment... Quand on sait que chaque code et habitude d'une dominatrice professionnelle a été pensé et réfléchi au préalable, je le vis comme un petit plaisir intellectuel de rentrer dans cet univers qu'elle a mis en place. C'est CET univers-là, et pas un autre. C'est SON monde à elle, et pas un autre.

C'est ici très personnel, mais c'est pour moi un privilège de découvrir l'environnement personnel et l'intimité d'une femme, à travers chaque choix qu'elle a effectué dans son activité. En effet, quelle qu'elle soit, ce sera toujours unique.


Cette découverte d'un univers unique s'exprime même à travers le lieu choisi pour la séance. Certaines reçoivent dans leur appartement personnel, souvent aménagé en partie, d'autres encore dans un donjon dédié, qu'il soit indépendant ou adjacent au lieu de vie personnel de la dominatrice, hors d'accès.


Avant, pendant et après la rencontre, je suis aspiré dans un monde qui n'est pas le mien, loin de certaines pensées limitantes, qu'on a tous. C'est une bouffée d'oxygène, une découverte fraîche et rafraîchissante, loin de mon monde propre.


Si j'insiste autant là-dessus, c'est parce que très rares sont les occasions dans notre vie où l'on peut accéder de manière aussi directe à l'émanation très personnelle d'autant de travail, de réflexion et d'expérience.



#2 - C'est l'occasion de vivre plusieurs fois la même pratique... différente


Ce n'est que le prolongement du premier point, mais d'un point de vue cette fois beaucoup plus concret.

Prenez une pratique, n'importe laquelle. Prenons par exemple le fait de se faire bâillonner. Un truc que personnellement, j'adore. Il existera littéralement autant d'approches différentes de cette pratique que de dominatrices professionnelles. Certaines vont adorer le faire, en jouer et prendre leur temps. D'autres le prendront comme une formalité qu'il ne convient même pas de mettre en valeur. Pour d'autres encore, il s'agira d'observer les réactions du soumis et de s'adapter en fonction. On peut continuer la liste... Ca peut aussi être un mélange de ces 3 points selon la teneur et l'ambiance de la séance. Selon la personnalité de la femme, et donc de la dominatrice, le geste peut être plus ou moins rapide, plus ou moins ferme, plus ou moins négligé, plus ou moins adapté au contexte...


Si j'ai réussi à faire un paragraphe sur le seul fait de bâillonner un soumis (sans même préciser le type de bâillon, parce que là aussi il y aurait matière à détailler...), c'est dire à quel point les variantes sont nombreuses et importantes, selon la nature de la séance et la pratique concernée.


C'est, pour moi, un véritable plaisir que de constater cela à chaque fois.

Aucune pratique ne ressemblera à la dernière fois qu'on l'a vécu. Cela parce que la pratique portera la marque personnelle, l'empreinte, de la dominatrice que vous allez rencontrer.

Jeux médicaux

Ainsi, l'expérience engrangée à chaque nouvelle dominatrice visitée est véritablement appréciable.

En tant qu'amoureux de certaines pratiques, qu'importe lesquelles, je trouve que c'est une chance de pouvoir vivre ces mêmes pratiques appréhendées par beaucoup de femmes différentes. C'est à chaque fois nouveau, à chaque fois différent, à chaque fois porteur de sens.



#3 - C'est à chaque fois une excitation et un stress à affronter


Je trouve cela excitant et stressant de rendre visite à une femme qu'on ne connaît pas, après quelques échanges de mails, au mieux un appel. Ce sont des émotions qu'on ne retrouve pas, ou avec moins d'intensité, quand on est habitué à une personne.


C'est ici bien un avantage de ces rencontres nouvelles. J'adore et redoute à la fois ce sentiment que j'ai quelques minutes, quelques secondes, avant de sonner à la porte d'une nouvelle rencontre. Je me sens à la fois tellement petit et plus vivant que jamais. J'ai peur mais j'ai hâte.


Croix de St André dans un donjon SM

Je sais que la femme qui m'attend derrière la porte connaît mes penchants les plus intimes. En plus de cela, la situation fait qu'elle est naturellement dans une position haute par rapport à moi. Bien que nous soyons égaux en tant que personnes (et encore...), je ne ressens jamais cette égalité lors du tout premier regard échangé, à moins d'un mètre l'un de l'autre, au moment de se découvrir mutuellement. Je viens pour m'abandonner tout entier, me mettre à nu au sens propre comme au sens figuré. Lui donner les clés de moi-même, lui accorder un contrôle véritable.


C'est en cela que je ressens une certaine magie dans ces rencontres. Une intensité très rare avant même la séance, forte émotionnellement, qui rend presque accro.



#4 - Je rencontre des femmes exceptionnelles


On pourra facilement m'accuser d'un manque d'objectivité ou de recul, et j'accepterai cette critique. Mais de mon ressenti, les dominatrices professionnelles sont toujours intéressantes en tant que personnes avant tout. Bien plus que la moyenne. Et il y a des raisons à ce constat.


• Elles n'ont pas froid aux yeux.

Ca demande un certain courage de rencontrer des hommes inconnus, parfois à son propre domicile. Ce n'est pas à la portée de tout le monde. J'y vois là un sacré cran, surtout dans notre société actuelle.


Aussi, cela demande un certain cran, là encore, pour être une femme dominatrice assumée, avec les codes qui composent notre société. Dans tous les cas, dominatrice professionnelle suppose toujours une personnalité forte et affirmée. Et ceci,indépendamment même du fait d'être dominante. On trouve beaucoup d'hommes avec des fantasmes sadiques qui rasent les murs en société. Donc les deux ne vont pas toujours ensemble !



• Elles donnent sans recevoir.

Alors certes, c'est un métier, ou tout du moins une activité, et elles sont rémunérées pour ça. Mais quand bien même. Je trouve que ça demande une certaine force de donner autant sans recevoir réellement.

Durant la rencontre, elles sont constamment concentrées sur le fait de donner du plaisir (quand bien même il passerait par la douleur), de donner de l'attention (quand bien même elle passerait par de l'ignorement). Aussi, elles donnent de leur personne et s'impliquent personnellement, parce qu'on ne peut pas contrôler réellement un client soumis sans se livrer soi-même, au moins en partie.


Là où une relation D/s d'ordre privé laisse une certaine place au retour personnel de la part du soumis, c'est quand même différent dans ce genre de rencontres tarifées.


martinets, cravaches et fouets

Qu'obtiennent-elles alors en échange de ces dons personnels, mis à part de l'argent ?

L'argent ne fait pas tout et n'apaise pas tous les maux.

Bien souvent, ce n'est pas son client, sexe chargé, qui va veiller à son bien-être ou son épanouissement.

Dans la majorité des cas, ce sont des rencontres unilatérales. Et je trouve qu'il faut être pas mal costaud en tant que personne pour à ce point supporter de donner de soi-même envers des personnes pas toujours très réceptives, en dehors de leur propre plaisir. Et je m'inclus en partie moi-même quand je dis ça. Je ne veux pas dire que je suis au dessus de la masse.

Je pense en tout cas que ça peut vite être épuisant émotionnellement.


Malgré tout, je dois nuancer mes propres propos. Peut-être se nourrissent-elles de l'abandon honnête et du lâcher-prise des personnes qui viennent les voir. Quelque part, c'est peut-être aussi une façon pour le soumis de donner de lui-même.


• Ce sont des femmes intelligentes et sensibles.

Qu'on s'entende, je parle ici (et comme toujours) des dominatrices professionnelles de qualité, dans le sens où elles abordent leur activité avec précaution et professionnalisme.

Bien évidemment, encore une fois, ce point fonctionne aussi pour les non-professionnelles.


C'est d'ailleurs assez stupide de ma part de séparer autant les deux profils dans cet article. Une femme qui domine à titre professionnel reste avant tout une femme qui aime dominer, argent ou pas.


Bref, je disais : intelligence et sensibilité.

Je crois en effet qu'on ne peut maîtriser l'art de jouer avec les émotions et sensations d'une personne sans être soi-même un humain plus sensible que la moyenne. Cela demande un certain sixième sens.


Cette médaille de la sensibilité a d'ailleurs, comme toujours, un revers. Malheureusement, en plusieurs années, j'ai pu voir quelques sites ou blogs fermer, ou se mettre entre parenthèses, dénonçant un manque de sensibilité, de tenue ou de réciprocité des clients soumis. Chose qui rejoint d'ailleurs le point ci-dessus. L'exercice qu'est de donner sans recevoir, ou peu recevoir, n'est pas facile.

 

Il y a certainement encore d'autres raisons pour lesquelles j'aime tant ces rencontres, qui ne me viennent pas forcément à l'esprit au moment de me poser pour rédiger cet article.


Quoiqu'il en soit, j'ai beaucoup de respect pour ces personnes dont je parle ici, et j'essaye toujours de faire mon possible pour, à mon tour, leur donner.

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