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Interview de Madame Lule

J'ai eu le plaisir de rencontrer Madame Lule en août 2022 pour lui poser quelques questions. Dominatrice professionnelle installée à Paris, elle exprime son art de la domination sur La Férule, plateforme dont elle est la créatrice.


Autrice sous le nom d'Alda Mantisse, son roman La Loi du Talon sera publié en avril 2023 aux éditions La Musardine. Sous le nom de Madame Lule, elle a écrit L'Émanuscule, parcours de soumission.


Vous pouvez la suivre via son compte Twitter et Instagram.

Crédit photo : Alice de Montparnasse

• Pouvez-vous vous présenter ?


Madame Lule, Dominatrice à Paris ; créatrice d’univers et de fantasmagories BDSM, autrice.


Crédit photo : Jinklab

En tant que Dominatrice, je mène des séances que je conçois comme des moments décrochés du temps, dont les leviers sont le désir et les fantasmes. Ces « bulles » incluent la transgression, le tabou, la honte, l’humiliation, l’injustice, la douleur... mais aussi des aspects solaires : découverte de l’univers BDSM ou de pratiques en particulier, exploration ludique de la sexualité, dépassement de soi ou simple plaisir.

Le « voyage » peut être très joyeux ou plus sombre, selon la personne et sa recherche. Dans tous les cas, j’ouvre et je ferme un espace safe, à la manière d’une Maîtresse de cérémonie. Le rituel est pour moi essentiel. Il permet de sortir du monde quotidien, de franchir un seuil psychologique pour entrer dans un autre monde. Chaque séance est ainsi marquée par un début et une fin. Entre les deux, ce que je vise tient en quelques mots : présence, connexion, échange, flux, densité, puissance.

Une fois la séance terminée, je propose un débriefing. Le soumis repart et moi, je range !


Pour synthétiser mon activité, je dirais que, dans un décor préparé avec soin, j’accorde à chaque soumis une attention d’une nature particulière. Particulière, car cela signifie, dans certains cas, me montrer cruelle ou même l’ignorer. Ignorer une personne qui a besoin de l'être est une manière de prendre soin d’elle, contrairement à ce que l’on pourrait penser.



• Qu’est-ce qui vous plaît dans le fait de dominer une personne ?


Le contrôle que j’exerce sur elle et la confiance qu’elle m’accorde. Deux ingrédients qui, si l’alchimie fonctionne, lui feront vivre une parenthèse intense. Parfois, même, quelque chose de l’ordre de la révélation.

Jouer le rôle de guide, de passeuse, c’est aussi gratifiant qu’émouvant. J’éprouve beaucoup de respect, de tendresse, voire d’admiration pour les soumis qui osent dépasser le cap du fantasme : il en faut, du courage, pour se livrer à une inconnue dans ce qu’on a de plus intime ! Cette confiance n’est pas un dû, c’est un privilège. Et si les Maître·sse·s façonnent les soumi·se·s, les soumis·es façonnent en retour les Maître·sse·s.


Mon érotisme se construit en grande partie autour de l’idée du contrôle total. Donner des ordres, faire lâcher prise, récompenser ou frustrer bref, « obliger » quelqu’un à plier devant ma volonté. « Obliger » entre guillemets car tous les jeux sont consentis. Dans ma vision du BDSM, il est d’ailleurs crucial de ne pas dominer à partir de sentiments négatifs : désir de revanche, colère, mépris, dégoût... J’ai besoin de me sentir alignée, en contrôle de moi-même et de mes émotions lors d’une séance.



• Votre dites de vous ne pas être dans une domination gynarchique. Pourriez-vous en dire plus ?


La gynarchie est liée à l’essentialisme : c’est poser que les hommes sont comme ci et les femmes comme ça, sans tenir compte de la diversité des individus. Je ne pense pas qu’un genre soit supérieur à un autre, comme je ne pense pas qu’on se résume à son genre.

Dans un jeu BDSM, il est bien sûr possible de décréter que les femmes sont supérieures et que les hommes, inférieurs, leur doivent obéissance.

Finalement, j’étendrais volontiers ce principe à notre société… Ne me tentez pas (rires) !



• Le respect du consentement et des limites de l’autre est essentiel dans votre activité. Cette donnée est-elle compatible avec votre plaisir sadique ?


Oui, elle l’est, même si parfois c’est frustrant (rires) ! Je ne sais pas si le mot « sadique » est le bon, d’ailleurs, car il implique la négation de l’autre en tant que personne.


Pour ce qui est des hard limits, la première façon de les voir est sous l’angle des impossibles, comme autant d’obstacles à mes envies : cette pratique-là avec ce soumis, non, celle-ci non plus, du coup, ce n’est pas drôle !

La deuxième façon, de loin ma préférée, est de considérer que les limites ouvrent un terrain de jeux. Comment, du coup, vais-je exploiter toute son étendue ? Pour faire un parallèle, c’est comme créer une œuvre à partir de contraintes imposées. On est alors loin, très loin, de la frustration.


En séance, je ne m’autorise jamais à franchir une hard limit définie en amont. Même si la personne change d’avis et insiste, je refuse : une fois l’excitation retombée, elle pourrait le regretter et se sentir abusée. Rediscuter les limites doit se faire à froid, toujours.

En revanche et selon les cas, je peux m’autoriser à tourner autour. Par exemple : la pénétration anale est une limite pour ce soumis, mais puis-je lui en parler ? Lui faire imaginer ce que ce serait si… ? Certaines limites sont moins claires qu’il n’y paraît. J’aime creuser les zones de gris en ayant conscience que des précautions s’imposent : ce genre de jeux n’est pas pour tout le monde - d’où un safeword défini au préalable et rappelé en début de session.



• Vous écrivez sur votre site : « Je joue BDSM depuis mon plus jeune âge, en conscience depuis une bonne quinzaine d’années ». Pouvez-vous développer ?


Je n’ai compris un pan entier de ma sexualité qu’assez tard. En effet, je ne faisais pas le lien entre mes fantasmes d’enfance, puis mes pratiques d’adulte, avec l’imagerie conventionnelle du SM : une femme en latex ou en vinyle, maniant un fouet dans un donjon ou une cave. Comme je dis en riant, je ne porte ni latex ni vinyle, je ne manie pas de single tail et je n’ai pas de cave ! C’est par hasard, au détour d’un forum, que j’ai compris que le BDSM est un monde immense, que je n’étais pas la seule à fantasmer sur les contraintes physique et mentale, et la douleur érotisée. Quel soulagement ! Jusqu’alors je me jugeais bizarre et, par peur d’être jugée, taisais mes « idées tordues ». À partir de cette révélation, j’ai foncé ! Entre discussions, soirées, sorties, jeux avec divers partenaires, le kink m’a occupée plusieurs années.

Accepter ma sexualité m’a également permis de la vivre en conscience : je réfléchis à ce que je fais, comment je le fais et avec qui. Consentement, sécurité des pratiques, psychologie, psychanalyse, psychomagie (Jodorowsky), TDS (Travail Du Sexe)… J’ai beaucoup lu sur tous ces sujets, discuté sur des forums spécialisés, parlé à des médecins, des thérapeutes, des amis kinky ou non. Au fil de mon évolution, mes pratiques et ma manière de faire ont évolué.


Petite anecdote : gamine, j’avais en moi beaucoup de sauvagerie. L’un de mes jeux favoris était de poursuivre les garçons dans la cour de l’école, de les attraper, de les frapper et de les forcer à me supplier d’arrêter. Je pouvais être sans pitié ! Je jouissais de mon pouvoir sans avoir vraiment conscience du bien ou du mal. Maintenant je ne cours plus après les garçons pour leur flanquer des gifles (rires) !


Sur un autre versant, je m’intéresse aussi au toucher : comment établir un contact physique, avec quelle intention, quelle force, quelle partie du corps ? La main ou le pied ? La paume ou les ongles ? Effleurer une épaule ou ployer fermement une nuque, cela ne produit pas le même effet. Certains gestes assoient une autorité, d’autres pas. En soi il n’y a pas de bons ou de mauvais gestes, seulement des gestes qui servent ou desservent une intention.

Tout cela suppose un recul sur ma pratique - même si avec l’expérience, certaines attitudes sont devenues automatiques.



• Vous avez lancé La Férule en mai 2021. Qu’est-ce que cette plateforme vous a apporté sur le plan professionnel et personnel ?


Sur le plan professionnel ? Plus de visibilité et l’affirmation d’une patte artistique. On me perçoit, je crois, comme une Domina inventive et cérébrale, avec un univers plus feutré que cru, ce qui n'est pas toujours exact (rires).

Mon personnage de Madame Lule est d’ailleurs très proche de ma personne. Depuis l’enfance je crée des petits mondes dans lesquels je m’évade. Écrire est pour moi un besoin fondamental, qui s’exprime sur La Férule comme dans mon boudoir, L’Alambic : j’aime créer du neuf, de la surprise, au lieu de me répéter. Sinon, je m’ennuie.

Entre mes séances, La Férule, le site de Madame Lule et, en avril 2023, la publication de mon roman La Loi du Talon, j’ai construit une belle cohérence.


Sur le plan personnel ? Une discipline quasi militaire (rires). Les nombreux contenus (textes, photos, audios, témoignages…) mis à jour chaque semaine et pour certains chaque matin, c’est du boulot ! D’un autre côté, j’ai une totale liberté vu que j’ai décidé de m’affranchir des plateformes type OnlyFans, qui censurent les contenus et ont le droit de suspendre un compte du jour au lendemain.

La Férule sert aussi de « débouché » à mes créations. En 2020, j’ai eu envie de me frotter au montage son. Du coup, la section Chuchoteuse est née avec le site : on peut y entendre des extraits de mes séances (avec le consentement des soumis, bien sûr). J’ai d’ailleurs investi dans du matériel de bonne qualité. Pourquoi pas, à terme, proposer des audios à la vente ?


Crédit photo : Jinklab

• Selon vous, qu’est-ce qui fait une "bonne" dominatrice professionnelle ?


En vrac : sérieux, passion, éthique, rigueur, finesse psychologique, capacité d’adaptation. Goût du détail, maîtrise de nos pratiques. Équilibre personnel et assise psychologique forte. Empathie et, plus généralement, amour pour ses semblables.

Pour bien dominer, je trouve important de proposer les pratiques qui nous plaisent et d’exclure les autres ; puis, avec un peu d’expérience, d’oser affirmer son style. Pour en avoir discuté avec des consœurs, il est fréquent de s’interroger sur notre légitimité quand on débute en pro : la tentation est de coller à ce qu’on croit être « le modèle de la vraie domina » et de se déconsidérer si l’on s’en écarte. Pourtant, ces variations rendent chacune unique !


Crédit photo : Arthk

À mon avis, être une « bonne » Dominatrice s’apprécie sur la durée. Le plus difficile n’est pas de bien dominer occasionnellement, mais de garder mois après mois la même fraîcheur, le même enthousiasme, la même implication, la même qualité de séance. Bref, de ne pas transiger avec son niveau d’exigences. Et, sur un plan personnel, de mettre ses soucis de côté pour que les clients ne s’en rendent pas compte. The show must go on !


L’entourage a aussi son rôle à jouer. Avoir un bon réseau et des amitiés solides, s’épauler entre consœurs, c’est crucial ! Je suis fière d’exercer cette activité et je n’ai pas à me cacher, car mes proches sont au courant. Ce n’est pas le cas de toutes. J’enrage d’ailleurs que les lois françaises nous compliquent tellement l’existence.


• Les pratiques BDSM peuvent dégager beaucoup d’intensité. Avez-vous l’impression de devoir gérer une charge émotionnelle particulièrement importante dans ce métier ?


Absolument ! 99 % de mes clients sont dans l’impossibilité de vivre leurs penchants BDSM (ou fétichistes) dans leur couple. Il est hors de question d’en parler à leurs amis, leur famille, leurs collègues de travail. Beaucoup se sentent seuls et honteux. Accepter ses kinks est en général un long chemin, surtout pour les soumis. Il y a là une part de transgression qui n’existe pas dans l’autre sens : en tant que femme, s’annoncer soumise n’enfreint pas un code social implicite (soupir). Avoir recours à une dominatrice professionnelle est donc pour nombre d’hommes le seul moyen de faire exister cette partie d’eux-mêmes, d’être vus dans toute leur complexité, sans crainte du jugement ou des moqueries. C’est du concentré d’émotions !

À cela il faut ajouter les émotions brassées avant, puis pendant le rendez-vous. Il arrive qu’un soumis pleure, ait des flashes de son passé, perde le contrôle de lui-même... Une vraie tempête !

Crédit photo : Arthk

De mon côté, j’ai évidemment des émotions. À moi d’utiliser les positives au profit de la séance en cours et de brider les négatives. Je pense à une fois en particulier, où j’étais très en colère. Pour me calmer, j’ai fait plusieurs fois le tour de la pièce. Dominer autrui suppose déjà se dominer soi-même… et dominer est psychologiquement - et physiquement - épuisant. En tant que Maîtresses, l’un de nos rôles est de générer des émotions. Et parfois, rien à faire, ça ne clique pas. Oui, la frustration existe aussi de notre côté…


Mes émotions agréables, je les laisse s’exprimer sans problème. Elles apportent une couleur, une densité à ce qui se passe, créent une communication quasi instantanée, d’émotions à émotions, avec mes soumis. Amener quelqu’un au lâcher-prise est une grande responsabilité. D’où l’importance de sélectionner mes soumis avec soin et d’avoir des loisirs en-dehors du BDSM, pour relâcher la pression.



• Quels sont les aspects de votre activité qui vous déplaisent le plus ? Ceux que vous aimez le plus ?

Crédit photo : Arthk

Ce qui me déplaît le plus : le ménage, le ménage, le ménage ! Le secrétariat, le secrétariat, le secrétariat (rires) ! Chaque séance exige plusieurs heures de travail invisible : préparation de l’espace, nettoyage, rangement, sans oublier les échanges de mails, la lecture des questionnaires et des compte-rendus des soumis. Je passe ainsi un temps considérable derrière l’ordinateur. Beaucoup trop, même !


Ce que j’aime le plus : générer quelque chose de beau et de fort. Créer une alchimie. Que mon soumis rencontre ce qu’il cherche depuis longtemps. Découvrir des fétichismes pointus : ballons de baudruche et animaux gonflables, enveloppement intégral dans du papier journal… J’ai encore des demandes qui me surprennent. Tant mieux.


Sur un plan personnel, l’amitié développée avec mes consœurs et certains soumis compte énormément à mes yeux, tout comme la conviction d’être utile. Après, peut-être que dans deux ans, j’arrêterai. Qui sait ? Pour le moment, je suis pile là où je dois être, à ma bonne place dans le monde. C’est inestimable, ce sentiment.



• Selon vous, une dominatrice professionnelle est-elle nécessairement une artiste ?


Non. Certaines le sont, d’autres pas. Et toutes les artistes ne sont pas dominatrices (rires).


Comme j'écris depuis mon plus jeune âge, dans ma vision et donc ma pratique du BDSM, la parfaite maîtrise du langage est centrale : ce que je dis au soumis, mes mots, mes intonations, le passage d’un registre de langue à l’autre… Dans la même phrase je peux employer un mot rare et une insulte.

Il y a des séances où je parle beaucoup, d’autres très peu, voire pas du tout. D’ailleurs, croire que ma domination n’est que cérébrale est faux. J’aime la chair, la peau. Être une orfèvre de la douleur. Sentir, griffer, pincer, frapper. Provoquer pour mieux frustrer. À côté des « outils » classiques (martinet, cravache, roulettes, strap-on…), mon corps est mon instrument. À moi de trouver l’équilibre idéal entre caresses et gifles, effleurements et morsures, douceur et force, afin d’agir sur d’autres corps.


• Le rapport de force est complètement déséquilibré dans votre activité. Après le jeu, avez-vous parfois des difficultés à retourner dans le réel et abandonner cette toute puissance ?


Le rapport de force est-il vraiment déséquilibré ? Suis-je toute puissante ? Je ne crois pas. Je n’ai en tout cas aucun mal à revenir à la réalité. En privé je fuis les rapports de pouvoir et joue davantage en SM qu’en D/s, ou sur le tease. Je ne considère pas les autres, et surtout pas mes partenaires, comme inférieurs. Certes, il peut m’arriver de m’amuser à l’extérieur, par exemple avec un serveur dans un restaurant... mais cela reste léger, gentil, drôle.

Cependant, des automatismes s’invitent dans ma vie privée : comme l’activité de Dominatrice implique de poser des limites très claires, je me montre vite sèche lorsqu’on m’ennuie. J’ai moins de patience ! Cela dit, j’évite les rapports de forces, que je déteste – ce qui peut déstabiliser les soumis qui, m’ayant connu en professionnelle, s’attendent à me voir en « grande cheffe » 24h/24.



• Pour vous, qu’est-ce qu’une séance réussie ?


Sur un plan idéal, une séance où les âmes se sont frottées. Le BDSM peut être un outil qui, comme la prière, la danse, le sexe, les drogues, etc., permet de se propulser vers des plans de conscience supérieurs. Dans sa forme la plus haute et donc la plus rare, il touche au sacré, voire au mystique. Il y a une communion entre le soumis et sa Maîtresse, une fusion qui permet l’accès à une dimension autre. Dans cette dimension-là, il se produit parfois des épiphanies : prises de conscience aiguës sur soi-même, résolutions de conflits internes, sentiment de complétude.

En ce sens le BDSM est plus spirituel que physique (même si un des leviers est le corps) et sans doute thérapeutique. On est alors à l’opposé de la satisfaction immédiate de la jouissance et des séances façon « listes de courses ».


Un ton en-dessous, une séance où les couches superficielles ont été décapées. Le BDSM est un rabot à virer le vernis social. Et plus la pratique est intense, plus on va profond. Moi, c’est le cœur de la turbine qui m’intéresse, mais attention : il est parfois difficile de s’en remettre. Ni la construction psychologique du soumis, ni la mienne, ne doivent être atteintes.


Enfin, sans arriver à cette intensité, une séance où quelque chose a été partagé. Peu importe quoi tant que l’envie d’y regoûter est là.



• Comment voyez-vous votre avenir professionnel ?


Riche et diversifié. Dans l’immédiat, je vais assurer la promotion de mon livre, La Loi du Talon. Le mois d'avril approche à grand pas ! Après avoir passé plusieurs années à l’écrire, je voudrais qu’il se vende !

En parallèle, continuer le projet des Minordomes, baptisé Voyage en Minordomie. Le concept ? Si les aristocrates ont leurs majordomes, les Dominatrices ont, elles, leurs minordomes, qu’elles s’amusent à tourmenter ! Avec mon amie Inanna Justice et la complicité de plusieurs photographes, nous espérons organiser une exposition photo (certaines sont visibles sur nos réseaux sociaux et sites pros).

Je veux aussi m’atteler à des créations sonores avec une méditation BDSM, et, je l’espère, des collaborations avec divers médias.

Côté projets de longue haleine, je réfléchis à une série télé sur le BDSM, à un essai sur la question des dominations (de genre, sexuelles, sociétales) envisagées de mon point de vue de Dominatrice professionnelle, et à un roman sur l’imbrication entre le personnel et le privé, avec le personnage d’une Domina qui noue une relation avec un client. J’avais commencé à l’écrire il y a treize ans… Maintenant, j’ai plus de matière (rires) !


Comme l’écriture et le montage sont des activités solitaires, j’ai envie d’animer des ateliers lors de festivals et d’événements ponctuels. J’en ai déjà deux : le premier sur la puissance de la douceur, un titre emprunté à la psychanalyste Anne Dufourmantelle. La douceur est un thème rarement abordé dans le BDSM, alors que douceur et exigence, cruauté et douceur, ne sont pas incompatibles. Au contraire ! Le deuxième s’inspire du Triangle de Karpman, à la base de jeux psychologiques de manipulation. Il s’agit d’une expérimentation à partir des trois rôles qu’on peut jouer dans une relation - sauveur, persécuteur ou victime -, le tout appliqué au BDSM.


Côté domination professionnelle, je pense à investir pleinement un lieu qui serait le prolongement de l’Alambic (note : le lieu actuel de Madame Lule).

Cela fait beaucoup, j’en ai conscience… et c’est aussi ce qui me motive ! À vrai dire, je n’ai pas de plan de carrière déjà tracé. J’ai réfléchi à cette activité pendant dix ans avant de me lancer. Si, un jour, elle ne m’apporte plus ce que j’en attends, j’en changerai. Comme les chats, j’ai déjà eu plusieurs vies… alors je m’en taillerai une autre !

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