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Hommages ratés

  • Writer: BDSAIME
    BDSAIME
  • 2 days ago
  • 8 min read

Updated: 20 hours ago

Article que je publierai sur un coup de tête et que je n'assumerai pas : ce sont mes préférés.


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Augmenté de quelques vis dorsales après mon envolée du 6ème étage ; addictions aux somnifères et à la Ritaline tristement oubliées, je suis à un carrefour de ma vie, et j'ai peur. J'ai toujours eu peur, de tout, mais désormais je l'admets. Quoi de mieux pour se rassurer qu'essayer de connecter le passé avec le présent.


J'ai 31 ans, et mon triste petit parcours de vie a été largement influencé par des femmes rencontrées dans un contexte de séances professionnelles, ou dans un cadre personnel. Séparer les deux est selon moi artificiel. Mais m'offrir une séance avec une dominatrice professionnelle m'épargne le calvaire de la rencontre, de la zone grise impalpable de la séduction ou de l'amicalité : je ne sais pas y faire, je suis anxieux à en crever, taiseux par défaut.


Maîtresse K

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Rencontrée lorsque j'avais 18 ans, lorsque je m'étais proposé de réaliser la communication visuelle pour ses soirées (La Nuit des K, Fetnight...). Elle a été ma première "maîtresse". C'est peu de dire que j'étais un sacré déchet, à l'époque. Je l'ai assaillie de mes névroses et de ma souffrance. Chaque fois que je venais aux soirées BDSM qu'elle organisait, ça finissait en fiasco. Dire que j'étais dépendant affectif serait encore loin de la réalité. Cela a duré 2 ans et demi. Je pense que sans elle, qui donnait à elle seule une raison d'être à mon existence complexée, j'aurais fini suicidé, ou en prison. Une époque lointaine où, par exemple, je me rasais les cheveux à blanc parce que aller chez un coiffeur me faisait trop peur. C'est dire l'ampleur du désastre.


Quand ma vie a pris un véritable tournant positif, je l'ai laissée tombée. Ce n'était pas elle, mais plutôt l'image de moi-même qu'elle me renvoyait que j'ai fui. Elle m'a recontacté près de 10 ans plus tard pour solliciter mon aide pour le site internet de son association. Je l'ai aidée avec grand plaisir, et nous sommes aujourd'hui en contact régulier. Je la considère comme une amie. Elle m'a enduré plus que quiconque, ce qui m'a permis d'évoluer. Sans dévoiler certains détails de sa vie personnelle, je peux dire que c'est clairement l'une des personnes les plus fortes que je connais. Elle m'impressionne. Elle est béton.



Inanna Justice

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Une âme éprouvée, comme moi. On se comprend. Parfois un peu trop, donc le ton peut monter. Rencontrée là encore sur une offre de m'occuper, à l'époque, de sa communication (créer sur son internet sur le moment). Je crois que c'est la femme qui m'a le plus aimé. Je ne lui ai jamais vraiment rendu, je ne sais pas comment faire. C'est une amie qui me dit les choses que je ne veux pas entendre. Elle avait vu le mur que je me suis pris avec Maîtresse Blanche trois ans avant tous les acteurs impliqués, et je lui en ai voulu pour ça, je me suis éloigné d'elle. Elle a eu raison trop tôt. Depuis cet épisode, notre relation en a pris un coup, et je sens bien que je n'ai plus la même place à ses yeux qu'à l'époque. Je le regrette, mais je ne peux que la comprendre. Même moi, je ne suis pas un pote à moi. De mon côté, je lui en veux souvent de ne pas prêter assez attention à la manière dont elle délivre un message. Peut-être une différence culturelle. En plus, je suis fragile et susceptible.


Après mon échec aux oraux d'un concours A+ quelques semaines après ma mort avortée, elle m'a aidé à accepter l'idée de me faire hospitaliser pour dépression. Je n'acceptais pas avoir échoué sur un coup du sort, et être trop épuisé pour retenter ma chance. Je suis resté hospitalisé 3 mois, ça m'a fait du bien. C'est une femme très courageuse, qui donne énormément aux autres. Elle a pris soin de moi dans tous les moments où j'étais incapable de le faire. Elle a vu toutes les facettes de moi, c'est sans doute celle qui me connaît le mieux.



Madame Lule

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Rencontrée grâce à Inanna Justice, à la terrasse d'un café. Actrice principale et hébergeuse de mon kidnapping. On se connaît à la fois peu et beaucoup, et j'aimerais qu'on se connaisse plus. Mais je suis fauché. Ou plutôt, j'accepte désormais de vivre en fonction de mes moyens. J'ai déjà 40.000€ à rembourser. 10 ans de vie étudiante par quelqu'un qui n'acceptait aucune forme de frustration.


Sur FetLife, elle m'a accepté en tant qu'ami, alors qu'elle n'en compte que 38. Cela signifie donc quelque chose, et ça m'a fait plaisir. Il m'en faut peu, parce que je surinvestis le peu de relations que j'ai. On gère la solitude comme on peut. Elle me parle toujours avec des mots très mesurés et délicatement choisis, et je l'aime pour cela. Nous avons brièvement correspondu durant mon hospitalisation pour une nouvelle dépression, et cela m'a aidé.


J'admire son intelligence et la complexité de ses univers. C'est un coup de coeur que je n'ai pas les moyens de m'offrir. Et pourtant. Quelques semaines seulement après notre première rencontre, elle m'avait invité à une soirée BDSM privée qu'elle organisait chez elle, entre amis, avec Inanna Justice notamment. J'ai refusé, parce que je ne savais pas gérer les situations sociales complexes (comprendre = plus de 3 personnes), ni la subtilité des relations interpersonnelles dès lors qu'on sort du cadre formel et balisé des "séances". Si je devais de nouveau être invité aujourd'hui, j'irais en courant. Mais certaines occasions ne se représentent pas, et cela permet d'apprendre. Je regrette. J'aime les regrets, ça me permet de croire que j'ai une vie.



Maîtresse Blanche

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Mon plus beau raté. Donc ma plus belle expérience. Tombé amoureux dès le premier soir dans le cadre d'une séance professionnelle, autant dire que c'était de la pure connerie. J'affrontais une autre dépression à l'époque ; je me suis engouffré dans le premier échappatoire émotionnel qui s'est présenté à moi. En plus, n'oublions pas que je surinvestis complètement ces rencontres avec des dominatrices pro. Elles sont un miroir, et je suis bien trop peu humble pour ne pas aimer me perdre dans mon reflet. Je me suis soumis à elle 3 fois en l'espace de 4 ans, années durant lesquelles l'intégralité de ma vie affective tournait autour d'elle, loin d'elle, en silence. Je l'admets sans honte, parce que je sais que grâce à elle, cela n'arrivera plus dans ma vie. Nouvelle étape de franchie pour le sale cabot que je suis. Elle a fini par faire de moi son soumis, en dehors de toute relation tarifée, et j'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup écrit sur elle. Inanna Justice avait raison, et ma relation avec elle ne pouvait qu'aller dans le mur : la différence de nos places et attentes respectives me rendait contrôlant, donc pas soumis du tout. J'étais particulièrement jaloux de son adorable soumise, parce que j'avais l'impression de ne pas lui plaire autant. Et aussi parce que j'étais con. Je ne réalisais pas que j'avais une place déjà suffisante à ses yeux et qu'elle a toujours essayé de bien faire avec moi.


Je ne suis plus vraiment en contact avec elle. Mais je lui ai écrit, à l'hôpital, après mon envolée magique, et j'ai été très heureux qu'elle me réponde. Aujourd'hui, mes pensées pour elle sont dépassionnées. Elle a bien eu raison de mettre fin à notre relation. Je regrette simplement de ne pas avoir été assez lucide pour sortir de ce bourbier magnifique comme un adulte responsable. Une dominatrice d'exception. Elle m'a offert des moments absolument inoubliables, et aura marqué mon intime à jamais. J'ai grandi en tant qu'homme grâce à cette expérience avec elle. J'en avais bien besoin. Avec du recul, je crois que c'était la plus belle chose qu'elle pouvait me transmettre.



Elis Euryale

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Rencontrée une seule fois, en 2018. Le fait qu'elle fasse partie de cet article en dit plus long sur moi que sur elle. Faut-il être paumé affectivement pour laisser vivre en soi des personnes qui n'ont sans doute aucun égard pour moi. Mais bon, elle et Maîtresse Blanche forment un duo fantasmagorique. Elle sera aussi dans mon prochain article de film, portant sur Nightmare Alley (la psychiatre me faisait penser à elle, dans mes fantasmes). Sur son site, elle affiche la vidéo Why? de Bob Flanagan, qui m'a fait pleurer la première fois que je l'ai vue. Je m'y retrouve.


Par ailleurs, elle m'a permis, par l'exemple, de bien plus me libérer dans mes écrits. Elle tenait un blog, aujourd'hui malheureusement disparu. Je m'en suis inspiré, il y a de nombreuses années, pour le ton donné au mien, et j'ai osé entrer plus en profondeur dans le retranscrit de mes sentiments. Par ailleurs, j'ai honte d'écrire qu'elle a eu raison, selon moi, sur un article que j'ai depuis supprimé de mon blog, où je me mettais à la place d'une dominatrice professionnelle. Partant d'un bon sentiment, et surtout bien documenté avec des impressions et des témoignages qui ne sortaient pas de mon imagination, ça me fait chier de reconnaître que j'étais aussi en partie dans la fétichisation. J'ai appris de ses critiques, en réponse à un abonné sur Twitter à l'époque, et je me suis remis en question. Pour cela, je lui suis reconnaissant. Cela m'a bien embêté de me prendre cette baffe, parce que j'étais très soucieux de l'image que je lui renvoyais. Tant pis. C'est la vie.


Je ne la connais pas du tout. Mais la soirée partagée avec elle et sa comparse m'a vraiment marquée. Comme Madame Lule, elle m'impressionne également par le brillant esprit qu'elle laisse entrevoir et la richesse de ses univers devinés. Je ne bande plus, avec les traitements que je prends à l'heure où j'écris cet article. Mais elle est de celles qui me donne envie de me soumettre, même sans libido. 



Ladycommandement

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Son FetLife est ici. Une amie chère, que je connais depuis bientôt 10 ans. Elle est photographe, et j'avais répondu à une annonce pour être modèle. Nous avons sympathisé à l'occasion de cette première séance photo ensemble. Je ne peux malheureusement exposer qu'une de toutes nos photos réalisées ensemble. Le reste lui appartient. C'est de loin mon amie la plus politisée. Avec elle, j'ai appris à savoir me taire. Mais pas que. Elle m'a permis, à travers la photographie, d'explorer des vêtements, des sous-vêtements, des matières dont je raffole. Une féminisation assumée, valorisante, sans complexe. Par ailleurs, face à ses flashs, j'ai appris à m'aimer, à aimer mon corps, mon visage. Elle dit que je suis un bel homme, mais j'ai du mal à la croire.


Elle habite une maison de campagne que j'adore, toujours en bordel, cela lui donne du charme. Je me souviens d'un été où je suis allé chez elle, nous nous sommes assis à l'extérieur à l'arrière de sa maison, et avons longuement discuté. Cette discussion n'avait pourtant rien de spécial, si ce n'est le plaisir d'un échange vrai, où chacun s'écoute sans attendre le moment où il prendra la parole. Peu de temps après la fin de ma relation avec Maîtresse Blanche, elle m'a invité à dîner, à Paris. C'était un moment fort pour moi. Comme Inanna Justice, elle a cette qualité de me dire ce que je ne veux pas forcément entendre. C'est aussi indirectement par ses interventions que j'assume, enfin, être asexuel. Avant ça, je le racontais sans vouloir le dire. Je n'aime pas être asexuel parce que je crains que cela m'isole encore plus, humainement, voire me rende moins intéressant. Tant pis, une fois de plus. 

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